Maxime Dimacopoulos, un "technicien militant" |
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![]() Rien pourtant ne semblait le prédisposer à construire, non seulement sa carrière mais aussi son engagement personnel, dans l’économie sociale. Comment un jeune homme indécis de son avenir, orienté par défaut sur un BTS de gestion, se retrouve-t-il aujourd’hui responsable de Fermaud Merci, une pension de famille Adoma qui accueille et accompagne des travailleurs immigrés vieillissants (voir fiche Apriles « Fermaud-Merci : une seconde vie pour les Chibanis »), mais également référent insertion sociale Adoma pour les autres responsables de foyers du territoire Méditerranée, tout en ayant encore du temps à consacrer bénévolement à un Groupe d’Entraide Mutuelle ? « Après mes études, j’ai occupé plusieurs postes dans l’hôtellerie et la restauration. J’y ai acquis une rigueur gestionnaire mais je n’y trouvais pas de sens à ce que je faisais. Alors quand la dirigeante d’une association parisienne qui gérait de l’hébergement d’urgence m’a proposé de la rejoindre, j’ai dit oui. Ca a été une révélation : tout à coup, mon travail et mes collègues devenaient passionnants. On dépassait les clivages entre personnes, entre secteurs, entre pratiques : à plusieurs, nous avons même fait entrer l’art dans les lieux d’hébergement ! ». Un retour aux sources, en quelque sorte, pour ce petit fils de résistants, fils de militants communistes, qui reconnait discrètement « être tombé tout petit dans la marmite humaniste » et dont le parcours va dès lors se construire autour de rencontres et de convictions. Il entame un Diplôme d’état aux fonctions d’animateur (DEFA), qu’il n’aura pas le temps de valider : il est débauché avant la fin de sa formation pour assurer des missions de direction au sein de Centres Sociaux en difficultés. « C’est là que j’ai découvert le travail de Jean-François Bernoux sur le développement social territorial ainsi que la démarche d’éducation populaire. Certes ces approches portent des valeurs qui trouvent écho en moi mais elles proposent aussi des outils. Car on ne peut pas se contenter de discours et d’incantations, l’important est de passer à l’acte ». Etre acteur de la transformation sociale est donc devenu sa priorité et il s’y emploie au quotidien, chez Adoma comme au GEM : « j’aime agir sur un territoire, permettre la mobilisation de ses ressources et de l’ensemble des acteurs, institutions, professionnels, bénévoles, mais surtout des personnes elles-mêmes. Je crois profondément que la rencontre entre des gens d’origines différentes permet à chacun de s’épanouir et aux plus fragiles de retrouver l’estime de soi. Au-delà des difficultés inhérentes à ma fonction et de l’individualisme grandissant d’une société de plus en plus tournée vers la performance, je vis pleinement cette relation aux autres à Fermaud-Merci et la richesse de la trajectoire de vie de ces anciens Chibanis me nourrit ». Portrait rédigé par Estelle Camus. |
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